Partout dans le monde, de plus en plus d’adolescents disparaissent dans la nature, se découvrant la faculté de s'hybrider avec elle : roches, forêts, terre, mer, animalité, vents...
Guidés à distance par les étranges tutoriels postés sur internet par un certain Alb, ils s'hybrident pour fuir l'hostilité de l'environnement qui les entoure, dans l'espoir de construire un monde dans lequel ils pourront respirer.
Grands ruisseaux se compose alors comme une fresque épique et fantastique, où nous raconterons leurs transformations, structurée par l'histoire centrale d'Alb, un adolescent révolutionnaire, éco-anxieu et hypersensible. Ses doigts-lianes pilotent une révolution mondiale, depuis une Mangrove dans laquelle il se cache, avec un certain désir de violence et de contrôle.
Projet d’écriture soutenue par une bourse de l’OARA et une résidence à la Chartreuse en septembre 2023.
Une création du texte est envisagée pour 2027.
"(Une vidéo courte, sur internet.
Apparaît un visage recouvert de lianes, centré dans le cadre de l’écran.
Derrière lui, des lianes, des racines, des feuillages.
Sa voix est étouffée.
Une note de musique.)
ALB. Au milieu de la boue, des racines, de la rivière et de la mer,
Je te parle
Je m’appelle Alb
Avant, j’étais comme toi
Un petit ruisseau qui ne sait pas comment couler dans ce monde
Je te parle parce que tu as envie de couler
De couler quand tu t’approches
D’une montagne couverte de neige
D’une fleur qui se fait chahuter par les abeilles
Ou d’un arbre qui enlace le vent d’une tempête
Tu veux couler mais tu ne sais pas pourquoi
Tu veux couler mais tu ne sais pas quoi faire
Tu veux couler loin de là où tu te trouves
Il ne faut pas avoir peur
Moi malgré ma peur j’ai coulé
Malgré la peur des vieux de l’ancien monde j’ai coulé
Aujourd’hui je suis devenue une rivière
Qui coule jusqu’à une mangrove
Ma mangrove d’Espérance
Et je suis là, aujourd’hui
Pour te dire
Au milieu de la boue, des racines, de la rivière et de la mer
A travers ces vidéos
Comment toi aussi à ta façon tu peux couler
Entre toi et le monde il n’y a rien"