CAPITAINE. Tu ne peux pas me jeter dehors comme ça, Marla.
Personne n'est resté devant chez toi aussi longtemps, dans la boue, sous la pluie.
Des semaines que je suis planté là, devant ton appartement, tu as dû me voir, non ?
Sur le pont, au dessus de la Seine, sur les bateaux mouches en fin de parcours, la silhouette noire qui grelotte dehors, qui ne peut pas entrer
parce qu'ils ont changé le digicode, ça fait combien de mois, Marla ?
…
Tu t'es remise à fumer ?
Ce n'est pas bon, tu sais, le réchauffement climatique dans tes bronches et dans ton ventre,
il faut arrêter maintenant
…
Je sais.
J'ai merdé, Marla.
Je n'aurais pas dû disparaître comme ça, depuis des mois, sans donner de nouvelles, même pas un petit message…
Depuis cette dernière fois, ici, dans ta chambre, sur ton lit doux, chaud…
J'aurais dû y revenir tout de suite,
après que tu m'as caressé les cheveux,
après ce moment-là quand tu m'as dit…
…
Mais j'ai vraiment vu l'horreur, Marla.
L'horreur.
Tu ne sais pas comme ça a été difficile de revenir jusqu'à toi,
de sauter de ce putain de bateau mouche,
de cette putain de barque,
de ce putain de fleuve plein de boue qui s'écoule encore dans ma tête et qui sort de mes yeux...
J'ai encore tellement de boue dans ma tête, Marla...
Écoute moi…